La minute Eco
Deux voix(es)
Avec l’accélération de la hausse des indices de prix, les Banques Centrales font face à des problématiques très différentes d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. En effet, les causes de cette inflation sont soit le fait unique de goulots d’étranglement dans les circuits d’approvisionnement (énergie, alimentation, minerais) comme c’est le cas en Zone Euro ou plus largement en Europe, soit l’addition de ceux-ci avec une croissance économique solide sur le modèle des Etats-Unis.
Cette différence explique la réponse énergique de la Réserve Fédérale américaine qui doit ralentir le rythme de croissance de son économie et celle plus mesurée de la Banque Centrale Européenne. Cette dernière fait face à un véritable dilemme : remonter les taux à court terme pour ralentir l’économie et l’inflation mais en renchérissant les couts de financement des déficits publics ou ne rien faire et oublier l’objectif de son mandat qui est de veiller à la stabilité des prix. Les deux options sont insatisfaisantes, il est probable que la BCE choisisse une solution intermédiaire en espérant que l’inflation se normalise le plus rapidement possible.
La Réserve Fédérale, quant à elle, ne se posera pas de question, les taux courts américains vont monter, ce qui est favorable au dollar et défavorable aux actifs risqués en dollars et aux pays émergents qui utilisent le dollar pour se financer à l’exception des pays producteurs de matières premières.
La minute Marché
Des taux toujours plus élevés
Laissant les banques centrales à leur dilemme, les investisseurs en obligations ont accéléré la remise au prix des taux d’intérêt effectifs sur les emprunts d’état et sur les dettes d’entreprise. Le taux à 10 ans américains est revenu à 3%, l’équivalent allemand à 1%, 1.50 en France et le taux à 10 ans italien à 2,8% (0,50% une année plus tôt).
Sur le marché des dettes d’entreprises également, le risque est à nouveau légèrement rémunéré permettant le retour de solutions d’investissement à capital garanti (cf minute suivante).
Ce qui surprend encore, c’est la bonne tenue des marchés d’actions européens alors que le moment est pour le moins délicat. Les bons résultats des entreprises et la position plutôt favorable de celles-ci en termes de trésorerie expliquent cette bonne tenue.
Si cela parait évident pour le secteur de l’énergie, c’est plus surprenant pour le secteur automobile, confronté à une des plus importants défis de son histoire mais disposant encore de leviers pour maintenir ses marges.
La minute finance Pro/Perso
Le retour des produits de trésorerie à capital garanti
Nous les avions oubliés car l’anomalie des taux d’intérêt nuls ou négatifs sur les dettes de bonne qualité a, pendant longtemps, interdit la construction de produits de placement de trésorerie qui offraient une rémunération en plus de garantir le capital investi. Le retour des taux en territoire largement positif permet à nouveau de construire et de proposer ce type de solutions permettant de réduire la perte de valeur générée par l’érosion monétaire.
Diversification, Diversification, Diversification
L’Autorité des Marchés Financiers a récemment publié les résultats de son étude sur les actionnaires individuels. Au-delà du rajeunissement des actionnaires, le point qui frappe le plus dans cette étude est la concentration des risques des portefeuilles tant en termes géographiques qu’en nombre absolu. En effet 61% des actions détenues sont des actions de grands sociétés françaises et 62% des portefeuilles comptent moins de 10 actions.
Toute la recherche académique démontre la nécessité de diversifier les portefeuilles pour en réduire le risque en conservant une espérance de rendement sensiblement équivalente. A moins d’être amoureux(se) d’une société ou d’avoir une conviction très forte sur celle-ci, les portefeuilles doivent être diversifiés ou à défaut être investis en OPCVM qui, par obligation, ne peuvent détenir moins de 20 valeurs. Pour réduire les frais de gestion, des ETF ou Trackers qui reproduisent les indices peuvent être utilisés afin de concentrer les coûts de gestion sur des classes d’actifs à forte espérance de rendement (Petite Capitalisation, Private Equity, Immobilier) à l’instar des gestions de portefeuille institutionnelles.
Les CIF (Conseillers en Investissements) sont à la disposition des épargnants et investisseurs pour les guider dans la construction et le suivi des portefeuilles en OPC en fonction de leurs objectifs.
OPCVM : Organisme de Placement en Valeurs Mobilières
https://www.amf-france.org/fr/espace-epargnants/actualites-mises-en-garde/qui-sont-les-actionnaires-individuels