La minute Eco

Le grand flou

Les leviers dont nous parlions le mois dernier (cf Guerre à effets de levier) se sont mis en place ou sont en train de le faire. Le levier économique est le plus évident : la hausse du prix des matières premières énergétiques et agricoles, la hausse du prix des intrants agricoles et leurs répercussions dans les prix à la consommation fragilisent l’économie mondiale et plus particulièrement l’économie européenne. Le levier politique est l’effet deuxième lame : en remettant le pouvoir d’achat au cœur du débat politique, la guerre en Europe rend l’élection présidentielle française « gagnable » par les extrêmes.

Sur le plan sanitaire, l’extension du nombre de cas de Covid en Chine et les arrêts de production que provoque la politique de prévention extrêmement prudente du gouvernement ajoute une source nouvelle d’incertitude sur la croissance chinoise et les échanges internationaux.

D’un point de vue économique, les perspectives deviennent donc on ne peut plus floues mais compte tenu de l’augmentation de la part de l’alimentation et de l’énergie dans les dépenses des ménages, il est probable qu’un coup de frein va être mis sur les dépenses d’équipement ainsi que sur les projets d’investissement.

A ce stade, les perspectives de croissance de la Zone Euro sont revues en baisse d’environ 1,5% à 2.5% mais partaient d’un niveau assez élevé qui lui fera probablement éviter la récession.

Cependant, la mise en place de sanctions supplémentaires, la coupure par la Russie de l’approvisionnement en gaz et en pétrole des pays européens pourraient ajouter un nouveau voile sur une situation qui l’est déjà suffisamment.

La minute Marché

Résilience

Les marchés actions ont fait preuve de résilience, pour employer un mot à la mode, malgré deux vents contraires : la hausse des taux d’intérêt européens, américains et japonais et le flou concernant les perspectives économiques et par conséquent les perspectives bénéficiaires pour les trimestres qui viennent.

Les indices européens ont, malgré tout, déjà regagné la moitié de ce qui a avait été perdu entre le plus haut du début de l’année et le plus bas atteint le 7 mars. D’un point de vue sectoriel, les secteurs les plus défensifs que sont les secteurs de la santé et des services aux collectivités (fournisseurs d’énergie essentiellement) ont tenu leur rang, enregistrant la plus faible volatilité pendant le mois de mars.

Dans ce contexte les classes d’actifs offrant les meilleures performances ont été les matières premières et les titres de sociétés minières, les obligations indexées sur l’inflation que nous avions signalées comme actif de circonstance ainsi que les actions américaines qui semblent rester, et pour cause, a distance des tourments européens.

La minute Eco

Epargne salariale, un cadre fiscal attractif pour associer les salariés aux résultats de l’entreprise

L’épargne salariale est un dispositif d’épargne collectif qui permet aux salariés d’être associés aux résultats de l’entreprise par le biais de primes d’abondement, d’intéressement ou encore de participation. Ce complément de revenus connait un renouveau avec le projet de loi PACTE et la Loi de Financement pour la Sécurité Sociale (LFSS) pour 2019 depuis le 01 janvier, pour les sociétés de moins de 50 salariés entre autres.

Pour dire les choses simplement, l’épargne salariale est exemptée de charges pour l’entreprise de moins de 50 salariés tout en restant déductible de l’assiette de l’impôt sur les bénéfices ou de l’impôt sur le revenu. Même si ces avantages sociaux et fiscaux sont par essence destinés aux salariés afin de les récompenser, les motiver ou encore les fidéliser, ils sont également accessibles au chef d’entreprise.

Quand les comptes courants et la trésorerie stable redeviennent un sujet

 La pandémie a généré, pour certains agents économiques, des liquidités importantes conservées sur les compte courants. Cette trésorerie n’était pas un sujet lorsque l’inflation était proche de 1% comme cela a été le cas dans les dernières années en Zone Euro. L’histoire devient différente lorsque la hausse des prix à la consommation atteint 4% et probablement pas de manière transitoire comme cela a été imaginé il y a 1 an. L’érosion monétaire que subissent les comptes courants devient de nature à se s’interroger sur l’investissement de liquidités stables en profitant des primes de risque des placements à moyen/long terme sur des stratégies diversifiées (inflation, dollar, performance absolue, immobilier).

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