La minute Eco
Le pire n’est jamais certain, quelques raisons de rester optimiste :
Les nouvelles ne sont pas très bonnes sur le front économique en ce début d’année et le climat reste quelque peu morose compte tenu des difficultés d’approvisionnements en matières, produits manufacturés ou en énergie dans certains secteurs qui se conjuguent avec un contexte politique et géopolitique ultra tendu et incertain.
D’un point de vie purement macro, le début de 2023 devrait être dans la lignée du deuxième semestre 2022, sur la pente décroissante en termes d’activité et de marges des entreprises.
Néanmoins, il nous semble qu’il existe quelques raisons de rester constructif malgré les affres d’une guerre qui s’éternise à 3000 kilomètres de nos frontières :
- L’Europe a malheureusement besoin de crises pour apprendre et accélérer sa construction. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est servie et que la naïveté de certains de ses acteurs ou la complexité de ses mécanismes va progressivement faire place à un peu plus de pragmatisme et de bon sens.
- Après un moment de panique sur l’approvisionnement en énergie qui a envoyé les prix à des niveaux stratosphériques, nous avons appris collectivement notre dépendance à celle-ci, pris conscience de l’existence de ses limites sous des formes fossiles et adapté nos comportements. Tout ceci va probablement réorganiser et rationnaliser nos manières de consommer et donc de produire, si tant est que quelques-uns/unes dans nos administrations prennent le sujet à bras le corps et nous donnent une vision à long terme.
Ce contexte très particulier a au moins la vertu de redonner un prix aux choses en commençant par l’argent et de ralentir nos rythmes de consommation, de détention et d’utilisation des biens de consommation, et des denrées diverses. Après une période d’ajustement, il est probable que tout le monde y trouvera son compte, y compris la planète.
La minute Marché
FTX, the learning curve :
Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et investir, quel qu’en soit l’objectif, nécessite de faire ce que l’on appelle ses « diligences », les investisseurs de chaque génération en font la parfois douloureuse mais nécessaire expérience.
Il serait possible de lister le nombre de bulles spéculatives ayant fini par exploser mais là n’est pas le propos, tenons-nous en aux 20 dernières années.
En 2000, c’est la génération des exubérantes années 80 qui s’est pris au jeu des investissements sur les valeurs internet, en s’endettant parfois. Cela semblait si facile, tout montait et il était difficile de lutter contre l’espérance d’un gain rapide et souvent vendu comme certain. Le retour à la réalité fut brutal.
En 2008, si les ménages et notamment les ménages américains ont payé un lourd tribut, ce sont les asset managers et les investisseurs professionnels qui se sont rendus compte avec douleur qu’ils s’étaient laissé porter par une histoire qui paraissait très belle, trop belle. En effet, comment des titres auxquels la note de crédit la plus élevée était attribuée (meilleure que la plupart des états) pouvait être rémunéré plus qu’un emprunt d’état… Ils ont fini par comprendre, mais à quel coût.
Cette fois, c’est le monde des cryptos, dont certaines, vendues et survendues par des créateurs brillants, des influenceurs légitimes et d’autres moins… Le peu de régulation et de contrôle qui règne encore sur cet « écosystème » laisse des entreprises détenir des milliards en équivalent euros avec une gouvernance réduite.
Dans beaucoup des cas décrits ci-dessus, résonne particulièrement un principe d’investissement d’un fin connaisseur, Warren Buffett « Le risque provient de ne pas savoir ce que l’on fait. » et me revient en mémoire le conseil d’un de mes premiers patrons : « N’achetez jamais ce que vous ne pouvez pas expliquer à quelqu’un ».
Ces accidents de parcours sont souvent l’occasion de se rappeler les bons principes de vérification, de diversification et de conscience du risque. Les notions de rendements très supérieurs au taux sans risque (livret A) et de sécurité ne sont pas compatibles.
La minute finance Pro/Perso
2% bien mais insuffisant
Si la hausse des taux est une mauvaise nouvelle pour notre versant emprunteur, elle est mieux accueillie par notre versant épargnant. En effet, les liquidités qui sont restées sur les comptes à vue depuis 3 ans peuvent enfin être rémunérées sans risque mais à seulement 2%. Celles-ci peuvent être placées sur des livrets réglementés, en compte titres dans des OPCVM monétaires dont les rendements vont continuer augmenter jusqu’à probablement atteindre un taux proche de 3%.
Si ce taux est satisfaisant au regard de ce que nous avons connu pendant les 10 dernières années, il est tout à fait insuffisant pour éviter à l’épargne de se dévaloriser compte tenu des hausses de prix des biens et services des derniers mois.
Pour obtenir des rendements supérieurs et limiter les effets de l’inflation, il est nécessaire de privilégier le temps long, de se faire conseiller afin de diversifier ses investissements, et d’accepter de prendre un peu de risque au sens volatilité.
Principaux points de la loi de finance 2023
Baisse de l’impôt sur le revenu : afin de prendre en compte les effets de l’inflation sur le niveau d’imposition des ménages, les tranches du barème de l’impôt sur le revenu sont revalorisées de 5,4 % pour l’imposition des revenus de 2022.
Aménagement du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu : le seuil requis pour demander une diminution du prélèvement à la source est abaissé à 5 % au lieu de 10 %. Depuis le 1er janvier 2023, vous pouvez demander de diminuer votre taux de prélèvement en cas de baisse de revenus entraînant une diminution de 5 % des prélèvements à la source sur l’année.
Le plafond du crédit d’impôt pour frais de garde d’un enfant de moins de 6 ans est relevé à 3 500 € (contre 2 300 €). L’avantage fiscal peut donc atteindre 1 750 € par enfant au lieu de 1 150 € par enfant (50 % des sommes dépensées en 2022).
La demi-part fiscale supplémentaire est étendue à tous les veufs et veuves d’anciens combattants. Jusqu’à présent, l’avantage fiscal était limité aux personnes de plus de 74 ans.
Le crédit d’impôt en faveur des bornes de charge des véhicules électriques est prolongé jusqu’au 31 décembre 2025.
Pour bénéficier du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile, il faudra indiquer la nature des services payés dans la prochaine déclaration de revenus (garde d’enfants, ménage, jardinage, etc.).
La taxe d’aménagement sur les piscines augmente. La valeur servant au calcul de la taxe d’aménagement sur les piscines augmente de 25 % au 1er janvier 2023, elle passe de 200 à 250 € par mètre carré.
Suppression définitive de la taxe d’habitation sur les résidences principales à partir du 1er janvier 2023, cette taxe reste due pour les résidences secondaires.
Les taux de la taxe sur les logements vacants situés en zone tendue vont augmenter, ils passent de 12,5 % à 17 % pour la première année d’inoccupation et de 25 % à 34 % pour les années suivantes.