La minute Eco

Irma, José, Katia

S’ils ne sont plus que de lointains souvenirs, ces prénoms sont ceux des trois ouragans qui ont frappé quasi simultanément les côtes américaines en septembre 2017.

Pendant les 30 dernières années, l’économie mondiale aura rarement, voire jamais, été face à une série d’ouragans comme celle qu’elle est en train d’affronter.

La crise sanitaire du Covid puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie suivies désormais par les effets d’une sècheresse sans précédent mettent les agents économiques : particuliers, entreprises et états dans une situation de pénuries et de hausse des prix qui n’avait pas été imaginée et qui oblige à réagir dans l’urgence et souvent sans coopération.

Dans ce contexte la poursuite du ralentissement économique mondial laisse peu de place au doute.

D’ailleurs, une des locomotives, la Chine, dont le PIB représente 20% de la richesse de la planète, a publié à la fin du semestre une croissance de 0,4% sur un an après une hausse de 4,8% au T1, obligeant les prévisionnistes à revoir à la baisse les prévisions de croissance mondiale.

La combinaison de facteurs négatifs actuellement à l’œuvre est de nature à rendre extrêmement délicat le pilotage opérationnel des entités mais risque aussi de reporter sur l’année qui vient de nombreuses questions tant les chaines d’approvisionnement et de valeurs sont perturbées par les vents contraires que nous évoquions plus haut.

En effet, la disponibilité des produits intermédiaires comme l’acier, l’aluminium et la production de certaines matières premières sont déjà touchées voire mises à l’arrêt par la hausse des prix de l’énergie. Qu’en sera-t-il de la production agricole en 2023 alors que les prix des engrais continuent à augmenter et sont aujourd’hui, sur le marché, au minimum 3 fois plus chers qu’il y a 2 ans.

L’instant est subtil mais périlleux.

La minute Marché

Fin d’une anomalie

Fin d’une anomalie qui aura duré plus de 6 ans : les taux directeurs européens ne sont plus négatifs et l’argent n’est plus gratuit en Zone Euro. La Banque Centrale Européenne y a mis fin au mois de juillet dernier en augmentant le taux de dépôt de -0,50% à 0% et le taux de refinancement à de 0% à 0,50%. Ce qui est négligeable au regard de ce qui devrait être fait pour infléchir la hausse des prix.

En pratique, cela signifie que conserver des liquidités sur son compte à vue n’est plus facturable alors que cela pouvait était facturé 0,50% au banques. D’autre part, les établissements bancaires ne se refinancent plus en monnaie Banque Centrale à 0% mais à 0,50%.

De manière assez contre-intuitive, alors que les taux directeurs remontaient, les taux à 10 ans perdaient pratiquement 1% pour revenir à 1,70% en Zone Euro au début du mois d’aout et les principaux indices actions regagnaient près de 10% avec un fort rebond des actions américaines alors que l’inflation outre-Atlantique semble s’approcher du pic. Les marchés ont anticipé un peu rapidement une moindre fermeté contre l’inflation. Cette fin du mois d’aout inverse à nouveau la tendance avec un retour brutal à la réalité, une tension (remontée) sur les taux à long terme et la baisse des marchés d’actions.

Sur les marchés de matières premières, si les prix du gaz naturel sont au plus haut, les métaux industriels, le blé et le pétrole sont revenus sur leurs niveaux d’avant-guerre… (expression que l’on aurait aimé n’avoir jamais utilisé). Probablement des axes d’investissements dans une démarche de recherche de protection contre l’inflation.

La minute finance Pro/Perso

Erosion plus importante que jamais

C’est une redite mais le contexte inflationniste actuel oblige à se poser la question de l’optimisation de la trésorerie stable en recherchant des investissements à même de réduire la perte de valeur en euros constants. Les pistes sont à rechercher du côté des actions en privilégiant les secteurs résilients dans un contexte inflationniste (alimentation, santé, communications) et les entreprises impliquées dans les problématiques d’énergie, des fonds de gestion alternative sélectionnés ou encore des fonds obligataires à haut rendement de maturités courtes.

Private Equity et investissement long

A l’instar des valorisations des sociétés cotées, celles des sociétés non cotées ont connu pendant les 6 premiers mois de l’année un recul qui rend plus attractif l’investissement dans un secteur économique qui participe à la richesse et au développement de nos régions que sont les PME et ETI. Si cette baisse des multiples de valorisation est moins favorable aux cédants, elle est bienvenue des investisseurs pour qui l’entrée ou l’acquisition se faisait encore en 2021 à des prix élevés, voire très élevés.

 

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